Si l'histoire nous a bien appris quelque chose, c'est cette leçon très simple : les périodes difficiles ont toujours une fin. Chaque fois que la planète a connu une pandémie, s’en est suivi un effet de boom économique. La révolution industrielle est arrivée après la pandémie de choléra dans les années 1830. Dans les années 1920, la grippe espagnole a été suivie d'une augmentation des dépenses des ménages et d’un essor de l'emploi. Qu'est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui?
Sur le plan social, toutes les crises sanitaires mondiales ont eu un impact sur nos vies et nos moyens d’existence. Elles modifient également le comportement des gens dans les sphères professionnelle et personnelle. Sur le plan économique, elles entraînent une crise financière, une baisse de la croissance ou du PIB. Sur le plan politique, elles remettent en question les prises de décisions du gouvernement et la capacité des pays à coopérer à l’échelle mondiale. La crise du COVID pose une situation assez similaire.
Jetons un œil aux bénéfices inattendus que nous pouvons anticiper en sortant de la pandémie.
Une vitesse de reprise sans précédent.
Dans certaines régions, le déclin des activités économiques est arrivé soudainement. Partout dans le monde, la perte de vitesse s'est accélérée à mesure que les individus et les entreprises ont réalisé qu'il ne s'agissait pas d'un simple ralentissement. Aujourd'hui, de nombreuses personnes ressentent encore les suites de la perte d’un emploi et ont des perspectives économiques moroses.
Rien qu'aux États-Unis, 10 millions de personnes sont toujours au chômage. D'un autre côté, de nombreuses entreprises commencent à reprendre leurs activités et ont innové dans leur façon d'appréhender le marché.
Selon Jan Hatzius, économiste principal chez Goldman Sachs, « Qu'il s'agisse d'un boom ou non, je pense vraiment que la reprise est en forme de V. » La vitesse de la reprise pourrait être égale à la vitesse du déclin.
La consommation est en hausse.
Pour tous ceux qui ont gardé leur emploi, le fait d'être coincé à la maison a réduit les possibilités de dépenses, tout en laissant plus de temps pour les achats en ligne.
Selon les nations unies, le e-commerce mondial a fait un bond à 26,7 trillions USD en mai 2021. En l'absence des sorties au restaurant et au bar, de voyages, et toutes dépenses superflues, certaines personnes mettent plus d’argent de côté. Une fois les restrictions assouplies, les consommateurs sont très enthousiastes à l'idée de retrouver la foule et de dépenser leur argent « comme avant ». La frénésie de dépenses et le réinvestissement dans l'économie auront un impact conséquent.
La demande mondiale augmente.
Le produit intérieur brut mondial devrait augmenter d'ici début 2022. Les pays en développement comme l'Inde et la Chine devraient connaître la plus forte croissance, car ils sont les principaux fournisseurs de la planète. On prévoit une croissance de 9,8 % en Inde, 9 % en Chine, 5,9 % aux États-Unis et 5 % dans la zone euro. "Ce que nous observons, ce sont des reprises à plusieurs vitesses dans le monde", déclare Gita Gopinath, économiste principal pour le Fonds Monétaire International (FMI). Les chaînes d'approvisionnement mondiales travaillent ensemble, et elles auront donc un effet boule de neige positif.
La pandémie alimente l'innovation et les avancées technologiques.
Les perturbations majeures conduisent souvent à l'innovation. Lorsqu'il s'agit de trouver de nouveaux moyens de s’accomplir, autant professionnellement que personnellement, le monde doit répondre par l'innovation. La pandémie a accéléré
notre capacité à innover à bien des égards. Par exemple, la
télémédecine et les diagnostics à distance deviennent des pratiques courantes. Le traitement et la médecine préventive peut désormais commencer par une évaluation rapide à distance afin de garantir des soins performants et de limiter les déplacements. Plus besoin de traverser des villes ou des continents pour certains bilans médicaux. Si la culture du travail à distance était déjà infusée dans le monde des affaires, elle est désormais entrée dans d’autres univers, comme le monde médical.
"Historiquement, les pandémies ont forcé les humains à rompre avec le passé et à imaginer leur monde à nouveau. Celle-ci n'est pas différente. C'est un portail, une passerelle entre un monde et le suivant", écrit Arundhati Roy dans son roman La pandémie est un portail. C'est un moment charnière où nous disons adieu à nos anciennes façons de faire. Cela peut être certes inconfortable et plein d'incertitude, mais ce nouveau monde signifie également un meilleur mode de vie.
Le monde s’est transformé pour toujours, et il est encore au milieu d'un changement, induit par le COVID. Nous ne pouvons pas prédir l'avenir, mais une chose est sûre : le prochain chapitre se présente plutôt bien. En adoptant un nouveau mode de vie, nous serons capables de tirer des avantages économiques, professionnels et personnels auxquels on ne s’attendait pas ! À travers tout cela, nous découvrons un niveau de résilience qui nous place dans une position plus forte pour faire face aux défis à venir. Bientôt, cette pandémie ne sera plus qu'une leçon du passé.