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Dans la peau d’un ingénieur BIM

Rédigé par Anthony Cappellaro | Jun 7, 2022 10:57:59 AM

Jérôme de San Nicolas est BIM Manager chez Easy Skill. Il est actuellement en mission chez Artelia, un groupe international multidisciplinaire d’ingénierie, de conseil et de management de projet.

 

 

Jérôme de San Nicolas 

BIM Manager chez Easy Skill

 

 

 

 

 

Depuis 2021, il est chargé de réaliser la maquette BIM d’une installation de production pour ce client.

Nous l’avons interrogé au sujet de ce travail passionnant.

 

 

Vous avez un parcours d’ingénieur CAO. Comment en êtes-vous arrivé au BIM ?

 

Avant de m’occuper de projets BIM, j’étais spécialisé en CAO et en développement de logiciels. J’ai beaucoup travaillé sur des solutions d’automatisation via ERP et PLM, dans le but de faciliter le travail des bureaux d’études qui utilisent SolidWorks.

 

Si je n’ai plus cette casquette « programmation » sur cette mission, mon expertise approfondie de la CAO avec SolidWorks est un atout certain.

Lorsque cette mission m’a été proposée, je connaissais le BIM dans les grandes lignes, mais je n’avais jamais travaillé sur des projets de cette ampleur. 

 

J’ai accepté cette opportunité afin de faire évoluer ma carrière, mais aussi par défi, car ce projet me semblait être un challenge intéressant à relever.

 

Quelles sont vos missions en tant qu’ingénieur BIM ?

 

Le projet sur lequel je travaille concerne la création de la maquette BIM d’une grosse infrastructure industrielle dans le domaine de la défense.

 

Compte tenu des enjeux, ce projet particulièrement complexe fait intervenir de nombreux acteurs : génie civil pour le coulage du béton, tuyauterie pour le passage de gaines et la ventilation, etc.

 

Mon rôle dans ce projet consiste à coordonner la réalisation de la maquette BIM, ce qui n’est pas simple, car elle est composée de dizaines de milliers de pièces réalisées sous SolidWorks. 

 

Comme ce n’est pas une échelle sur laquelle le logiciel de CAO a l’habitude de travailler, une grosse partie de mon travail consiste donc à rassembler les fichiers 3D réalisés par différents corps de métiers et à coordonner leur intégration dans la maquette. Ensuite, après avoir rassemblé ces fichiers, je vérifie qu’ils sont conformes et je réalise une étude de clash.

 

La réalisation d'une maquette nécessite par ailleurs la mise en place de processus en amont avec le client. Cet aspect du travail préliminaire est particulièrement important, car il permet d’identifier précisément le besoin de l’utilisateur et de dire si oui ou non sa demande est réalisable.

Lorsqu’une demande n’est pas réaliste, il faut alors chercher des solutions alternatives qui sont des compromis satisfaisants pour le client. 

 

Quels sont les objectifs du BIM dans ce projet ?

Le client considère cette maquette BIM comme le cœur de l’installation, l’outil de travail de référence pour les chefs de projet. Les exigences sont élevées, car cette maquette devra intégrer de nombreuses dimensions du BIM, notamment la maintenance, l’ergonomie et même le démantèlement.

 

Le client nous demande aussi de prévoir la possibilité d’intégrer dans la maquette les futures modifications qui pourraient intervenir, notamment lors de la construction du bâtiment.

 

Cette maquette devra donc rester à jour, afin de prévenir la maintenance de pièces dont la présence n’était pas prévue au départ.

 

Nous allons assez loin, en étudiant par exemple l’ergonomie des zones, afin de vérifier qu’un opérateur et son matériel peuvent circuler. Quand des problématiques sont relevées, nous en faisons part au client et des compromis sont trouvés, lorsque c’est possible.

 

Comment voyez-vous l’avenir du BIM ?

Il est certain que le BIM va s’imposer dans les années à venir et il concernera aussi bien les corps de métier du bâtiment que de l’industrie.

 

En effet, pour disposer d’une maquette BIM complète, qui prend en compte la maintenance des équipements, encore faut-il que les maquettes 3D des machines soient disponibles.

 

Les métadonnées vont aussi avoir une importance croissante, car si le BIM permet de faire beaucoup de choses, la pertinence des fonctionnalités dépend directement de la qualité et de la précision des données disponibles.