Gestion de l'arrêt de maintenance dans une usine de nickel en Nouvelle-Calédonie : le récit d'un Lead Exécution

Découvrir le monde complexe des arrêts de maintenance dans les usines de nickel en Nouvelle-Calédonie nécessite une immersion dans l'expérience d'un professionnel chevronné. Pour cela, nous avons interrogé Yves concernant son rôle de Lead Exécution pour différents arrêts de maintenance dans les usines de nickel en Nouvelle-Calédonie. Nous plongeons dans son parcours fascinant.

Quel est ton parcours professionnel ?

Yves : Mon parcours professionnel a débuté en 2011 avec la participation à la construction de l’usine de nickel d’un acteur majeur du secteur minier et métallurgique au Nord de la Nouvelle-Calédonie. Après la construction de l’usine, j'ai été impliqué dans la mise en route et la reconstruction du four pyrométallurgique. Ma familiarité avec cet équipement m'a permis de superviser la reconstruction. En 2021, j'ai été rappelé pour coordonner et superviser les arrêts techniques, acceptant le rôle de Lead, avec des durées habituelles de 7 à 9 semaines.

En quoi consiste le rôle de Lead pour un arrêt de maintenance ?

Yves : Mon rôle en tant que Lead implique d'assumer la responsabilité de l'ensemble de l'arrêt technique. En tant que Lead, je joue le rôle de coordinateur, parfois appelé manager. Avec environ 200 à 300 sous-traitants intervenant dans l'usine, ma mission consiste à coordonner leurs activités. Sous ma supervision, une équipe de responsables techniques de zones et de superviseurs s'occupent de superviser et coordonner les divers travaux effectués par les sous-traitants. Cela inclut des métiers tels que chaudronniers, mécaniciens, soudeurs, électriciens, instrumentistes…

Comment coordonnes-tu les équipes ?

Yves : Pour coordonner efficacement les sous traitants, nous devons mettre à leur disposition divers équipements, tels que des échafaudages, des zones de travail propres, des camions aspirateurs, des grues, et d'autres ressources partagées. 

Nous organisons des réunions de coordination matin, soir, et la nuit pour aligner les besoins de chacun et allouer les ressources de manière efficace. Cela peut parfois impliquer des priorités, où certains sous-traitants obtiennent des équipements en priorité tandis que d'autres doivent attendre.

Notre rôle principal est de garantir que tous les sous-traitants travaillent en toute sécurité, que les travaux répondent aux normes de qualité de l’usine, et que le planning soit respecté. Nous jonglons avec ces trois objectifs majeurs dans une période généralement limitée à 4-5 semaines. Bien que des déviations puissent parfois se produire, nous devons constamment justifier pourquoi et assurer que les travaux sont réalisés en sécurité, en qualité, et dans les délais prévus.

Es-tu investis dans la planification de l'arrêt de maintenance ?

Yves : En ce qui concerne la planification, mon intervention ne se fait pas directement lors de son établissement. Je fais mon entrée deux à trois semaines avant le début de l'arrêt. À ce stade, le planning est généralement déjà établi à 95%, mais mon implication consiste à comprendre la stratégie sous-jacente. Si nécessaire, je collabore avec l'équipe pour re-ajuster le planning préconçu par la Cellule Arrêts Majeurs. À mon arrivée, mon rôle principal consiste à prendre en charge les chantiers, car leur nature précise n'est pas connue trois semaines auparavant. Bien que 80% des tâches soient constituées de travaux standards récurrents, il est crucial de réorganiser ces opérations afin de les répartir entre les superviseurs. Ces derniers font leur entrée sur les chantiers environ dix jours avant le démarrage de l'usine, et je veille à leur fournir un dossier clair, détaillant leur périmètre grâce aux documents préparés par les préparateurs.

Quel est ton rôle en termes de sécurité ?

Yves : En ce qui concerne la sécurité et la formation, je n'ai pas un rôle de formateur, mais je veille à ce que tous les intervenants soient correctement formés. Chaque consultant a l'obligation de former son personnel sur les formations travaux en hauteur et espace confiné. En outre, je joue un rôle de communicant en organisant des réunions de présentation quotidienne pendant les 15 jours avant le démarrage, abordant des thèmes sécurité spécifiques à l’usine. Je tiens également des réunions de démarrage tous les matins pendant le chantier pour relayer les messages sécurité de la veille.

Quelles sont les qualités d'un bon lead ?

Yves : En ce qui concerne le rôle de Lead sur un arrêt de maintenance, il demande une énergie considérable et une présence constante. Le terme de chef d'orchestre est approprié, car il s'agit de coordonner et de gérer toutes les opérations pour atteindre les objectifs fixés. Il y a une pression constante, mais c'est aussi un défi excitant. Chaque arrêt de maintenance est unique, apportant de nouveaux défis et nécessitant une remise en question constante de nos méthodes de travail.
En résumé, le rôle de lead sur un arrêt de maintenance demande passion, engagement et une capacité à gérer la pression. C'est comme un marathon où, malgré la fatigue, la satisfaction de mener le projet à terme est toujours présente. J'apprécie cette dynamique et la chance d'apprendre continuellement dans ce domaine exigeant.

Pour finir, comment pourrais-tu décrire ton expérience en tant que consultant ?

Yves : En ce qui concerne ma collaboration avec Easy Skill, j'apprécie la rigueur et le professionnalisme de l'équipe. Easy Skill se distingue par son suivi attentif et sa présence constante. Les équipes sont sympathiques, et c'est une équipe avec qui j'apprécie travailler et avec qui je collabore depuis 2021.