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Tesla Sécurise Son Nickel pour la Production de Voitures Electriques

Rédigé par Zoé Braun | Oct 4, 2021 12:36:00 AM
La planète se réchauffe, littéralement. Le changement climatique requiert toute notre attention et tous nos efforts. Alors que nous ressentons déjà les effets du réchauffement de la planète, heureusement, les industries réagissent. L'industrie des transports est le deuxième plus grand contributeur des émissions de gaz à effet de serre (GES), produisant à lui seul 24,6 % des émissions. La fabrication de voitures plus respectueuses de l'environnement est déjà en cours et les véhicules électriques contribuent à la réduction de GES. Leur construction nécessite cependant un ensemble de matières premières, ce qui soulève quelques défis sous-jacents.

 

Des investissements importants à l’aube d’un changement radical.

Les véhicules électriques sont en train de gagner du terrain chez les constructeurs automobiles. Ford a annoncé son intention de presque doubler ses investissements sur le secteur au niveau mondial, dans l'espoir d'atteindre 22 milliards de dollars d'ici 2025. Le marché prévoit un taux de croissance annuel de 22 % sur la production de ce type de véhicules jusqu'en 2030. Les constructeurs automobiles veulent produire des véhicules plus propres et les consommateurs sont prêts à en acheter. Au-delà du respect de l'environnement, les consommateurs exigent également des chaînes d'approvisionnement éthiques et durables sur ces produits. L'engagement des constructeurs doit donc couvrir l'approvisionnement éthique en matières premières.

 

Les tensions géopolitiques font pression sur l'exploitation minière.

Selon un rapport des Nations unies de 2020, les matériaux nécessaires pour la batterie lithium-ion comprise dans les véhicules électriques se trouvent dans très peu de pays. Dans la plupart d'entre eux, les réglementations environnementales et du travail sont limitées. Qu'il s'agisse du cobalt en RDC, du lithium au Mexique ou au Mali, ou même de l'une des plus grandes sources de lithium en Afghanistan, certaines régions connaissent des problèmes géopolitiques qui rendent la gestion de la chaîne d'approvisionnement encore plus complexe. La transparence de la chaîne d'approvisionnement des batteries est essentielle pour les consommateurs, mais elle pose de nombreux défis.

 

S'il vous plaît. Trouvez. Du nickel.

La communauté minière se souvient du discours d'Elon Musk de juillet 2020. "Optez pour l'efficacité, pour l'extraction de nickel responsable et en large quantité. Tesla vous donnera un contrat considérable pour une longue période si vous exploitez le nickel de manière efficace et respectueuse de l'environnement. En espérant que ce message arrive dans toutes les sociétés minières. S'il vous plaît, exploitez le nickel. » Ce message est un célèbre avertissement à la communauté minière, prévoyant une hausse massive de la demande. Une chose est sûre, le succès à long terme de l'industrie des véhicules électriques dépend de partenaires miniers fiables et éthiques.

 

Une flambée des prix du nickel.

Comme la production mondiale de nickel ne répond pas aux caractéristiques de la demande, le marché subit une pression plus forte que prévu. Et cela se reflète dans les prix. Le prix du nickel vient d'atteindre un record à la Bourse des métaux de Londres (LME) vendredi dernier (10.09.21). Atteignant un sommet depuis mai 2014, les cours se situent à 20705 dollars la tonne de nickel. Selon la banque d'investissement australienne Macquarie, il faut s'attendre à un déficit de 72 000 tonnes en raison d'une hausse sans précédent de la demande.

 

Les objectifs de production face à la réalité.

En ce qui concerne les objectifs de production de véhicules électriques, nous pouvons regarder les défis d'Elon Musk comme un exemple intéressant. Son objectif est de produire 20 millions de véhicules par an avant 2030. Or, une voiture Tesla nécessite en moyenne 45 kilogrammes de nickel, selon les prévisions de production. Lorsque Tesla atteindra son objectif, la fabrication de20 millions de voitures en une seule année, elle devra se procurer plus de 30 % de tout le nickel produit dans le monde sur l’année 2019. La quantité approximative de minerai nécessaire pour les voitures Tesla est illustrée dans le tableau ci-dessous.

 

 

 

 

Un partenariat prometteur en Nouvelle-Calédonie.

Les conversations entre le siège de Tesla en Californie et la Nouvelle-Calédonie ont abouti pour répondre à la demande de matières premières. Tesla souhaite s'associer à la mine de nickel de Goro, dans le sud de l’île. Avec une capacité maximale de 60 000 tonnes de nickel par an, les installations de la mine de Goro peuvent répondre à une forte demande. La transition énergétique peut également contribuer à faire progresser les processus industriels dans une optique de durabilité. Ainsi, ce partenariat contribue à sécuriser l'approvisionnement de Tesla en nickel pour les années à venir.

 

 

Tesla stimule la production minière.

Le protocole d'accord décrit le rôle de Tesla en tant que partenaire clé de l'usine de nickel de Goro. Tesla agira en tant que conseiller technique et industriel afin d'accroître la capacité de production, d'intégrer des normes de durabilité et de garantir l'approvisionnement en matières premières de ses installations de production automobile. Avec une usine du sud rapportant plus de 193,5 millions de tonnes de nickel et de cobalt disponibles, l'avenir semble prometteur.

 

La qualité à des coûts abordables.

L'usine du sud se concentre sur la production d'hydroxyde de nickel (NHC). Composé de 37 % de nickel et de 2 à 3 % de cobalt, ce produit intermédiaire brut est plus facile à obtenir, moins cher à produire et constitue la matière première des batteries lithium-ion/nickel utilisées dans les véhicules électriques. Le NHC est un produit intéressant car il est moins cher à exploiter que les sulfates cristallisés ou les briquettes de nickel (impliquant des coûts de dissolution supplémentaires).

 

Planifier la montée en puissance.

Fin 2020, l'extraction de minerai sur l'île a connu une augmentation significative de 16 %. Cependant, en 2021, les effets du COVID, des mouvements sociaux et la vente du site de Goro ont eu un impact sur les rendements miniers. Si la mine de Goro prévoit d’atteindre 20 000 tonnes de production de nickel cette année, il y a un plan de montée en puissance pour passer à 35 000 tonnes en 2022 et 45 000 tonnes en 2023. "Cette stratégie de montée en puissance s'aligne sur des investissements tels qu'une installation de production NHC définitivement automatisée", explique Didier Ventura, directeur général de Prony Ressources sur la mine de Goro.

 

Une gestion durable des déchets.

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) n'est plus une option pour les industries minières. Sur la mine de nickel de Goro, la direction étudie attentivement la gestion des déchets. Ce site génère 5,4 millions de tonnes de résidus humides et le réservoir n'a pas de capacité au-delà de 2023. Cette limitation a conduit au grand projet appelé "Projet Lucy" - une usine de déshydratation et une infrastructure pour contenir les futurs résidus. Ce projet doit démarrer en 2022 et redonne un souffle à la création d’emploi sur le secteur minier en Nouvelle-Calédonie.

 

Chaque acteur industriel fait sa part pour contribuer à une transition mondiale vers des sources d’énergie plus propre, il est donc essentiel d'intégrer la durabilité dans la chaîne d'approvisionnement. Réduire au minimum les perturbations environnementales et éviter les dommages est le principal objectif que les producteurs miniers doivent atteindre pour rester compétitifs. L'alignement de la demande des consommateurs, des objectifs de production et des chaînes d'approvisionnement durables constitue un changement positif à l'échelle mondiale. La construction d'un avenir meilleur pour tous commence dès aujourd'hui dans les industries.

 

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