Tour d’horizon des projets miniers et énergétiques en cours à Madagascar

Après avoir précédemment exploré les projets miniers à Madagascar, nous avons récemment eu l'opportunité de recueillir des informations actualisées sur les projets miniers et énergétiques pour l'année en cours à Madagascar. Pour éclaircir la situation actuelle du secteur minier, les défis rencontrés et les opportunités à venir, nous avons sollicité l'expertise de Mickael, Account Manager chez Easy Skill à Madagascar. Voici un résumé de nos découvertes.

Les projets miniers à Madagascar

Selon La Banque Africaine de développement, les exploitations d’ilménite, de nickel et de cobalt représente 1.5% du PIB de Madagascar.

Parmi les principaux acteurs miniers, on retrouve :

• Ambatovy - Mine de nickel et de cobalt située sur la côte est de Madagascar. La mine est exploitée par une coentreprise entre Sumitomo Corporation, Sherritt International et Korea Resources Corporation. Ambatovy contribue à hauteur de 30% aux recettes d’exportation de Madagascar. 
• QMM - Mine de sables minéralisés d'ilménite, de zircon et de rutile, située dans le sud de Madagascar. Elle est exploitée par Rio Tinto, une entreprise minière multinationale.
• Ambodilafa - Il s'agit d'un projet de vanadium et de titane situé dans le sud-ouest de Madagascar. Le projet est exploité par la société australienne Neometals.

Focus sur le nickel

Le secteur minier, notamment le nickel, occupe une place importante dans l'économie malgache. Actuellement, la production de nickel est affectée par la fluctuation des prix sur le marché mondial, en raison notamment de l'inondation du marché par la production chinoise et indonésienne. Cela a conduit à une restructuration des coûts et des effectifs dans les entreprises minières opérant à Madagascar.

Malgré ces défis, le nickel malgache reste compétitif en termes de qualité et de coût de production. Madagascar est même classé comme le 8e exportateur mondial de nickel raffiné. Cependant, des efforts sont nécessaires pour optimiser la production et le raffinage du nickel afin de maintenir sa compétitivité sur le marché mondial.

Diversification des projets miniers

En février 2024, le gouvernement malgache a annoncé une nouvelle impulsion pour l'industrie minière, avec la relance des projets en suspens et un engagement à résoudre les problèmes rencontrés.

Outre le nickel, d'autres projets miniers se dessinent à l'horizon, notamment :

• L'extension de la mine de Molo, axée sur l'extraction de graphite par la société Next Source Materials Inc. Cette extension devrait porter la capacité de production à 17 000 tonnes par an d’ici juin 2024. Le graphite est principalement utilisé dans l'industrie mécanique, électrique et sidérurgique.
• L’exploitation des gisements de sable. La société australienne Base a récemment obtenu l'autorisation d'exploiter des gisements de sable à Toliara. Les opérations minières devraient débuter en septembre 2024. Le projet de sables minéraux de Toliara est considéré comme l'un des meilleurs projets de développement de sables minéraux au monde, avec une durée de vie de la mine de 38 ans. Ce projet vise à produire 904 millions de tonnes d’ilménite, de zircon et de rutile, utilisées dans la production de pigments blancs pour la peinture, les plastiques, le papier, ainsi que dans la céramique et la métallurgie.

Les ambitions de Madagascar sont grandes. L’État prévoit également l'ouverture d'une vingtaine de projets miniers au cours des cinq prochaines années.

Diversification des projets miniers

Dans le secteur de l'énergie, Madagascar s'oriente de plus en plus vers les énergies renouvelables pour répondre à sa demande croissante en électricité. Des projets hydroélectriques et photovoltaïques sont en cours de développement pour augmenter la capacité de production d'électricité sur l'île. Par exemple :

• La construction de deux barrages hydroélectriques, qui permettra de fournir jusqu'à 40% de l'énergie nécessaire à la capitale et de distribuer le reste à travers le pays, ce qui pourrait satisfaire plus de 2 millions de personnes.
  
• La mise en place de 78 centrales solaires, marquant ainsi un virage vers une énergie plus propre et respectueuse de l'environnement. Ces centrales solaires ajouteront 77 mégawatts (MW) à la production électrique du pays, réduisant ainsi sa dépendance aux énergies fossiles.

Ces projets offrent des opportunités non seulement pour répondre à la demande locale en énergie, mais aussi pour stimuler le développement économique à travers la disponibilité d'une énergie abordable et propre. De plus, ces projets contribueront à réduire la dépendance de Madagascar aux combustibles fossiles et à promouvoir la durabilité environnementale.

Défis et opportunités dans le secteur minier et de l'énergie

Malgré les progrès réalisés dans les secteurs minier et énergétique, des défis persistent. La mise en œuvre efficace des projets nécessite une gestion rigoureuse des ressources, des investissements stratégiques et une coopération entre les acteurs locaux et internationaux.

La politique de contenu local, visant à favoriser l'emploi et le développement des compétences locales, est un aspect crucial à prendre en compte dans la mise en œuvre de ces projets. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir son application effective et équitable.

Madagascar se trouve à un tournant crucial dans son développement économique, avec des opportunités importantes dans les secteurs minier et énergétique. En tirant parti de ses ressources naturelles et en investissant dans les énergies renouvelables, Madagascar peut non seulement répondre à sa demande croissante en énergie, mais aussi promouvoir un développement durable et inclusif à long terme.

Easy Skill travaille sur les projets miniers à Madagascar depuis plusieurs années et nos équipes connaissent bien les enjeux des industriels sur ce territoire. Désormais, une équipe est présente en permanence sur l’île afin d’aider les grands groupes miniers sur :

• L’assistance et le recrutement de talents locaux grâce à notre bassin de plus de 80 talents.
• La formation et coaching pour faire monter en compétences la main d’œuvre locale
• La mobilité internationale des équipes en place pour prendre des compétences et de l’expérience sur d’autres sites miniers sur la planète.
• L’apport de compétences à haute valeur ajoutée qui ne sont pas disponibles sur Madagascar